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18 NOTICE
d'une partie de la magistrature : il aimoit trop sa tranquillité pour agir et même pour parler en publie suivant ses idées; mais il les soutenoit avec chaleur dans ses registres, Autant il s'y montre indulgent pour ceux qui pensent comme lui, autant il est sévère à l'égard des autres; il insiste sur tout ce qui peut leur nuire : il interprète malignement leurs actions et leurs discours ; il leur suppose des intentions qu'ils n'ont pas pu avoir; il pousse même quelquefois l'injustice jusqu'à leur imputer des crimes sans aucune preuve, et contre toute espèce de vraisemblance, ll faut faire observer en outre qu'étant naturellement frondeur, il s'attacboit plutôt à outrer qu'à adoucir la peinture des vices et des ridicules de son siècle. Mais, abstraction faite des exagérations qui tenoient à son caractère, se» Mémoires sont vrais, dans le sens qu'ils retracent fidèlement les opinions et la manière de voir d'une classe d'hommes considérables de cette époque.
Son Journal a été jugé diversement par les critiques ; suivant les uns, cette relation est hardie, mais vraie: on n'y trouve ni l'enthousiasme de la passion, ni l'emportement de la satire C1) : l'auteur y peint son caractère propre, qui est celui de son style, libre, naturel, annonçant la probité, la candeur de l'écrivain, son zèle pour le bien public, son amour, sa fidélité pour le souverain CO. D'autres n'y ont vu que des remarques grossières, présentées sans aucun ordre par un homme qui n'étoit pas initié aux affaires, et qui n'écrivoit que d'après les bruits répandus parmi le peuple. Les détails que nous avons donnés sur L'Estoile aideront le
(•) Journal de Trévoux. — f») Joqrnnl des Saran».
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